Le lion et l’oiseau de Marianne Dubuc
Editions La pastèque
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La canadienne Marianne Dubuc nous revient avec ce bel album qui est une ode à l’amitié et à la solidarité.
Lion – majestueux sans être impérial et doux à la fois – trouve un oiseau blessé dans son jardin. C’est l’automne et ses amis oiseaux continueront leur migration vers le sud sans lui. Mais ce serait oublier Lion qui va réconforter Oiseau en le soignant et en l’accueillant chez lui car « il y a bien assez de place pour nous deux ». On assiste alors avec beaucoup de tendresse à des moments de complicité et de bonheur quotidiens entre les deux amis.
Mais le beau temps revient et l’amitié prendra-t-elle fin ?
La force de cet album réside dans le texte qui dit en peu de mots tellement de choses, le vocabulaire choisi aussi minimal soit-il dit l’essentiel. Les émotions sont fortes : le bonheur d’être ensemble, la capacité à laisser l’autre partir car « C’est la vie », l’absence cruelle et l’espoir qui porte Lion…
L’auteur ose les pages blanches qui symbolisent tantôt la neige et le temps qui passe tantôt le vide de la solitude. Et c’est beau !
Issun Bôschi, l’enfant qui n’était pas plus haut qu’un pouce de Icinori
Editions Actes Sud Junior
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Issun Bôschi est un conte traditionnel japonais revisité par Icinori, C’est l’équivalent de Tom Pouce des frères Grimm ou de Kirikou en Afrique. Le tout petit héros rivalisant avec succès avec les plus forts.
Un couple de paysans sans enfant chantent pour se donner du courage : « Nous voulons un petit même s’il est tout petit nous l’aimerons… ». Leur vœu est exaucé et ainsi naît Issun Bôschi pas plus grand qu’un pouce d’enfant. Un jour Issun Bôschi décide de partir à l’aventure avec pour seule arme une aiguille qui lui servira d’épée. Il rencontre un ogre qui possède un maillet magique qui permet d’exaucer n’importe quel souhait. Et comme dans tout conte qui se respecte, Issun Bôschi trouvera l’amour auprès de la fille du seigneur, juste après s’être transformé en un bel homme fort et puissant.
Les illustrations sérigraphiées de cet album sont réalisées en quatre couleurs : le bleu, le jaune, l’orange et le noir.
Tout cela forme un album d’une grande qualité esthétique où se croisent les références à l’art japonais de l’estampe et la modernité du graphisme propres à Icinori.
Tom et l’oiseau de Patrick Lenz
Éditions L’école des loisirs
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La quatrième de couverture nous dit que « Tom est un petit garçon timide, plutôt silencieux. Un jour, au marché, il tombe en arrêt devant un merle en cage. » Aussitôt son père lui achète l’oiseau tant désiré. Le merle est installé dans la chambre de Tom où celui-ci s’en occupe au mieux. Il lui donne les nourritures les plus variées, il lui parle et le sort de sa cage de temps en temps. Pourtant l’oiseau commence à dépérir perdant ses plumes peu à peu.
C’est alors que le merle raconte à Tom le temps où il vivait en liberté dans une nature luxuriante entouré des siens. L’oiseau et l’enfant se comprennent très vite et, malgré son gros chagrin, Tom prend la décision de rendre la liberté à l’oiseau. Mais le merle n’oubliera pas l’enfant !
Cette histoire sans texte est racontée en une série de vignettes où les angles de vue sont multiples. Éloigné, l’auteur zoome sur une vue aérienne de la ville puis du marché. Proche, on est emmené dans la chambre de Tom au plus près de l’oiseau. Les décors que ce soient au marché ou dans la chambre de Tom fourmillent de détails. Un album chargé d’émotions qui nous transmet le message suivant : lorsqu’on aime quelqu’un on le laisse libre de ses actions.
On sort de la lecture de cet album avec regret touché par les larmes de l’enfant mais rassuré par la double page de fin où liberté et amitié se conjuguent.
Le premier camping de Nao de Akiko Hayashi
Editions l’école des loisirs
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Nao est une toute petite fille parmi une bande de copains plus âgés. Tomoko, sa voisine, organise une sortie au camping où sont invités les plus grands. Mais Nao a décidé d’en faire partie malgré les réticences des autres enfants. Et de donner une liste d’arguments pour exclure Nao : les petits ne peuvent pas marcher en portant un gros sac, les petits pleurent pour un rien, et surtout, les petits ont peur du noir !
Nao fait tant et si bien qu’elle partira avec le groupe camper. Et c’est parti pour la grande aventure !
La petite Nao, bien courageuse, est déterminée à montrer à tout le monde qu’elle mérite sa place. Chaque grande étape de cette sortie est évoquée : Nao porte toute seule son gros sac même si c’est avec difficulté, elle ramène la plus grosse branche pour le feu. Viennent la nuit et l’heure des histoires qui font peur…
Pour Nao c’est la découverte de l’autonomie, la difficulté surmontée d’être la plus petite au milieu de plus grands.
On retient de ce bel album la confiance et le respect, Tomoko, symbolisant l’adulte bienveillant, est toujours présente entourant et soutenant Nao dans le chemin vers l’autonomie.
Si tu veux voir une baleine, de Julie Fogliano, illustré par Erine E. Stead
Kaléïdoscope
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Cet album magnifique nous dit l’essentiel : l’attente est un voyage… en barque.
Au même titre que l’enfant de ce livre, on a tous rêvé, un jour, de voir une baleine. Et peut-être que vous en rêvez toujours, eh bien suivez les conseils de l’auteur !
Le texte écrit à la deuxième personne interpelle de prime abord ce petit garçon en bonne compagnie d’un chien et par delà le lecteur.
Alors, faîtes ou ne faîtes pas ce que vous dit l’auteur, posez juste le regard sur les jolies choses du quotidien (ces roses dont on réussit à sentir le parfum !) car l’important c’est de s’évader à la faveur de notre imagination.
Ce texte très poétique en vers libres invite à la lecture à haute voix pour un enfant ou plusieurs dans un moment de partage. En effet, la répétition de « Si tu veux voir une baleine » rythme à merveille le texte telle une comptine.
On se laisse porter par la douceur de cet album qui comme le dit la 4e de couverture est vraiment, vraiment indispensable !