Les mots à l’endroit

adapté aux enfants dyslexiquesUn grand livre noir, une pastille bleue retient mon regard. Il y est indiqué « adapté aux enfants dyslexiques ». Curieuse, j’ouvre ce livre, le papier ivoire et mat est de belle qualité, le texte court, les illustrations très modernes tout en étant tendres. La taille des caractères et des interlignes ainsi que le choix de la police ont été étudié afin que le jeune lecteur ne confonde pas les lettres.

L’éditeur « Danger public » en créant la collection « Les mots à l’endroit » a voulu encourager la lecture des enfants dyslexiques et surtout favoriser la lecture-plaisir. Les textes sont conçus avec l’appui de logopèdes, de parents d’enfants dyslexiques et d’enseignants.

Vous trouverez dans notre bibliothèque deux titres de cette collection : « Mon père, chasseur de monstres » de Stéphane Sénégas et « L’enfant qui n’aimait pas les livres » du célèbre auteur français Martin Winckler aidé pour les illustrations du même Stéphane Sénégas.

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J’ai quant à moi une préférence pour le premier titre : Noé Peurderien a peur d’aller dormir car il y a des monstres dans sa chambre mais comment le dire à son père quand on s’appelle Peurderien.

Mais ce papa trouvera la solution qui apaisera Noé.

 

 

Lenfant-qui-naimait-pas-les-livres« L’enfant qui n’aimait pas les livres » de Martin Wincler me laisse sceptique car évidemment il s’adresse aux enfants qui aiment lire. En effet, Jérôme préfère les jeux aux livres au grand dam de ses parents qui sont libraire et imprimeur. Mais un grand-père très malin va réussir à entraîner Jérôme vers le chemin des livres et des histoires.

Les enfants dyslexiques qui comme tous les autres enfants apprécient les histoires seront également tentés par les livres audio que la bibliothèque possède. Voici quelques titres : « Joker » ou « Lettres d’amour de 0 à 10 ans »de Susie Morgenstern, le magnifique « Léon » de l’américain Leon Walter Tillage qui raconte la difficulté d’être noir dans les USA dans les années cinquante.

Vous pouvez également visionner cet extrait à propos de cette collection ici :

Une autre collection intitulée « Délie mes mots » de l’éditeur Philippe Auzou, a pour objectif « d’aider les enfants en difficulté de lecture ou présentant des troubles dyslexiques et…. pour tous ceux qui apprennent à lire ! » . C’est ainsi que les mots difficiles à lire sont découpés en syllabe de couleur, un lexique en bas de page donne les définitions des mots difficiles à comprendre, les phrases sont courtes et imprimées sur fond beige.

Vous trouverez à la bibliothèque les titres suivants : « Malo et le baobab magique » de Audrey Jacqmin et « Victor et la fée Linotte » de Marie-Nuage Giudicelli.

Vous pouvez aussi consulter le site de cet éditeur :  http://www.lecture.auzou.com/

Les immortelles, par Makenzy Orcel

immortellesJanvier 2010, la terre tremble à Haïti causant la mort de plusieurs milliers de personnes.

Au lendemain de la catastrophe, un prostituée de Port-au-Prince propose son corps à un client écrivain en échange de la promesse d’écrire son récit, leur récit, celui des Immortelles, les putains de la Grand-Rue.

Elle devient narratrice et dévoile ces portraits de femmes qu’on achète pour un instant de plaisir.

Elle raconte la rue, la misère, les clients et puis sa rencontre avec « la petite » : Shakira la fugueuse de 12 ans qui déteste sa bigote de mère et qu’elle a prise sous son aile.

La petite rêveuse avide de passion et de liberté qui aime tant les livres à qui elle a appris les ficelles du métier et qui devînt la plus belle et la plus convoitée de la rue.

La petite qu’elle vît mourir sous les décombres après 13 jours de souffrance. C’est pour ne pas l’oublier qu’elle raconte, pour ne pas les oublier. Un récit court, saccadé, cru et éblouissant, un véritable séisme émotionnel.

Et puis d’ailleurs… « la petite, elle le disait souvent. Les personnages dans les livres ne meurent jamais. Sont les maîtres du temps ».

Makenzy Orcel est né à Port-au-Prince en 1983. Les Immortelles est son premier roman.

Les immortelles / Makenzy Orcel. – Paris : Zulma, 2012

Cet article a d’abord paru dans Le Village mondial n°44

Le train, par Silvia Santirosi

couv. Le trainUne petite fille dont la mère vient de mourir raconte à son père le rêve récurrent qu’elle fait nuit après nuit : celui d’un train qui la laisse sur le quai, seule. L’auteur utilise la symbolique des rêves pour aborder la difficulté pour un enfant de continuer à vivre après la perte terrible d’un parent.
Son père va lui raconter une histoire pour l’aider à surmonter ses difficultés et son chagrin, celle d’un aveugle qui demande comment est la couleur blanche.
L’utilisation du conte comme méthode pédagogique est utilisée depuis la nuit des temps. Ici la question de la mort est abordée avec énormément de finesse par touches délicates : le pull de la maman disparue que la petite fille aime porter, l’étoile dans le ciel, le dialogue constant entre le papa et sa petite fille.
Les illustrations grisées faits de dessins aux crayons et de collages traduisent des émotions fortes telles que la peur ou la souffrance mais aussi l’amour.

Le train de Silvia Santirosi illustrations de Chiara Carrer
OQO Editions, 2012

Cet album sur le thème de la mort rejoint d’autres titres que la bibliothèque possède. Nous vous conseillons, entre-autres, les albums suivants : « Quand la mort est venue » de Jürg Schibiger ; « Dans le jardin, la libellule est morte » de Cheon Jeong-cheol, un magnifique album d’après un poème coréen; ou encore le très poétique «Il faut le dire aux abeilles » de Sylvie Neeman ; ou le plus humoristique « Mais pourquoi ??! l’histoire d’Elvis » de Peter Schössow.

Cet article a paru également dans le Village Mondial n°44

Gagnant du prix Ado-Lisant 2013 et Farniente (basket jaune) : “Terrienne” de Jean-Claude Mourlevat

16788_aj_m_2332Le prix Ado-Lisant 2013 vient d’être attribué !

C’est le livre de Jean-Claude MourlevatTerrienne,  déjà connu pour la plupart lors de la sélection 2013 dans notre bibliothèque. Si vous désirez en savoir plus  sur ce concours adressés aux adolescents ou pour connaitre la sélection 2014, allez regarder  sur le site officiel du concours.

Mais ce livre  fait également partie du prix Farniente dans la catégorie basket jaune (13 ans et +).pf1882a

Les autres lauréats sont : Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre de Ruta Sepetys dans la catégorie basket verte (15 ans et +) et J’me sens pas belle de Gilles Abier dans la catégorie basket orange (17 ans et +).

Ces livres sont également disponibles dans notre bibliothèque.

Interview de Jean-Claude Mourlevat à l’occasion du 27e salon du livre et de la presse jeunesse qui s’est déroulé à Montreuil du 30 novembre au 5 décembre 2011 :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=5NIAxRnbVWc&w=560&h=315]

Madame le Lapin blanc, par Gilles Bachelet

lapin2 Vous connaissez bien sûr le Lapin blanc d’Alice au Pays des Merveilles. Vous savez, celui qui court partout, parce qu’il est en retard…

Mais vous ignorez sûrement qu’il est marié et père de famille.

Dans cet album, Gilles Bachelet donne la parole à Madame le Lapin blanc. Il faut dire qu’elle n’a pas la vie facile avec ses six enfants et ce bizarre chat transparent qu’ils viennent d’adopter. Sans parler de la drôle de jeune fille qui a débarqué à l’improviste et qui passe son temps à changer de taille.

Alors, pour fuir son quotidien monotone, elle se confie à son journal intime et se prend à rêver que son mari soit plus attentionné…

Vous passerez des heures à regarder ce magnifique album dont les illustrations fourmillent de détails amusants et de clins d’oeil à l’œuvre de Lewis Caroll.

A partir de 7 ans et au-delà.

Madame le Lapin Blanc, texte et illustrations de Gilles Bachelet, éditions du Seuil, 2012

Tout au long de la route

SKMBT_22313030615090Tout au long de la route de Frank Viva

Ed. Albin Michel jeunesse

Quel splendide album que celui-là, un véritable coup de cœur littéraire !

Frank Viva est canadien, il signe avec « Tout au long de la route » son premier album jeunesse. Illustrateur et designer, il dirige une agence de design à Toronto et réalise entre-autres les couvertures du magazine « The New Yorker ».

Un cycliste en  pull rouge et short gris s’élance à vélo sur une belle route jaune en relief qui se découpe sur un fond noir. Petits et grands ne pourront pas s’empêcher de la suivre du doigt dans la longue boucle qu’elle forme de la première –  en traversant les pages du livre – jusqu’à la quatrième de couverture. On s’amuse aussi à observer la course du cycliste qui passe par monts et par vaux. Tiens un tunnel ! Oh une bibliothèque ! Et puis des bateaux, un pont et une maman et son chien !

Le personnage sur son vélo nous fait – bien sûr – penser à Jacques Tati et son célèbre Monsieur Hulot.

La palette des couleurs utilisée qui va des tons bleus-gris, blanc-crème ou jaune foncé avec la touche rouge du t-shirt, les dessins minimalistes tout en lignes et en courbes, la qualité du papier en font un bel objet-livre.

Pour les 3 ans et plus……

La gigantesque petite chose, par Béatrice Alemagna

Gigantesque petite choseElle passe, elle file et glisse, parfois on la cherche, parfois on la touche sans le savoir ou elle est cachée dans une larme… En fait de cette petite et gigantesque chose on en parle dans les journaux, dans bien des livres et puis entre amoureux. Elle est invisible et pourtant il faut qu’elle soit là très souvent sinon la vie ne serait pas la même. Elle a une histoire longue comme la barbe du Père Noël et mystérieuse comme le voyage que font les nuages quand nous dormons.

Cet album très poétique au texte ciselé est riche en techniques picturales mélangées et le rêve s’invite à la table de la gigantesque petite chose. Un très bel album à lire à partir de 4 ans et à savourer à voix haute, un pur …bonheur !!! (Oups il m’a échappé…)

Cet article a paru précédemment dans le Village mondial n° 43, édité par la Mission locale de Saint-Gilles.

La gigantesque petite chose Béatrice Alemagna, éd. Autrement, 2011.

 

 …

Semez pour résister !, par Josie Jeffery

Semez_illustrationVotre vi(ll)e manque de fleurs ?  Essayez les bombes à graines !

Des bombes à graines ??

Ce sont des boulettes d’argile mélangée à du compost ou du terreau et contenant des graines.  Lancez-les n’importe où : En ville, dans les terrains vagues, le long des chemins ou simplement dans votre jardin.  Attendez ensuite que la nature fasse son travail pour voir germer les graines et grandir et fleurir des plantes.

Ce précieux guide, vous initie à la fabrication de ces petites balles magiques. Il vous propose un catalogue d’une quarantaine de variétés florales avec leurs caractéristiques ainsi que leurs besoins (type de dol, ensoleillement, …), le moment où récolter les graines et à quel moment les disséminer.  L’auteur vous conseille également une dizaine de mélanges de graines pour attirer les papillons ou les oiseaux, ou encore pour régaler vos yeux, vos narines, … ou vos papilles.

Elle attire également votre attention sur votre responsabilité citoyenne : pas de largage de bombes dans le jardin de vos voisins ou autres propriétés privées; et sur votre responsabilité envers les graines :  lancez-les dans des endroits où elles auront toutes les chances de germer et de s’épanouir.

Un petit livre bien illustré, pratique et bien agréable à consulter.

Cet article a paru précédemment dans Village Mondial n°43, édité par la Misison locale de Saint-Gilles

Semez pour résister ! L’art et la pratique des bombes à graines, par Josie Jeffery, Edition Plume de carotte, 2012.