Mois de novembre, mois d’automne où se ramassent à la pelle feuilles mortes et poèmes…
En voici un glané dans « Alcools » de Guillaume Apollinaire (est-il disponible ?)
Automne malade
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Automne malade et adoré
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
En voici un autre, de Jacques Prévert, à destination des plus jeunes d’entre-nous, maraudé dans « Paroles de révoltes » recueillies et présentés par Michel Piquemal (est-il disponible ?)
Quartier libre
J’ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l’oiseau sur la tête
Alors
on ne salue plus
a demandé le commandant
Non
on ne salue plus
a répondu l’oiseau
Ah bon
excusez-moi je croyais qu’on saluait
a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper
a dit l’oiseau
Bonne dégustation !